On a parlé foot avec le rappeur Krilino : “J’aimerais avoir le même destin que Mbappé”

On a parlé foot avec le rappeur Krilino : “J’aimerais avoir le même destin que Mbappé”

photo de profil

Par Abdallah Soidri

Publié le

"Il n'y avait que Ronnie dans ma tête".

Du haut de ses 21 ans, le jeune rappeur Krilino veut s’installer dans le paysage rap français. Pour se faire, il vient de mettre un coup d'”Accélération”, comme le titre de son dernier morceau sorti ce jeudi. En attendant d’atteindre sa vitesse de croisière, on a discuté foot avec l’artiste lillois passionné de ballon rond, de Ronaldinho et de l’équipe nationale d’Algérie, comme tout DZ qui se respecte.

Football Stories | C’est quoi tes premiers souvenirs de foot ?
Krilino | C’est quand on était petit, au quartier ou au city, entre potes, et au club aussi. Parfois je jouais attaquant, parfois milieu droit parce que j’avais une bonne patte gauche.
T’es originaire de Lille, j’imagine que tu supportes le LOSC ?
Juste un petit peu… Parce que c’est pas mon équipe. Mon équipe, c’est Paris. Depuis tout petit j’aime le PSG, depuis l’époque de Ronaldinho. Et il y a aussi Barcelone, le Real Madrid, la Juventus… Ce sont ces équipes-là qui m’ont le plus influencé. Mais il n’y a pas que moi, la plupart des jeunes le diront aussi. Je soutiens un peu Lille parce que c’est ma ville, tout simplement. Mais ça n’a rien à voir avec le foot.
Quel est le joueur du PSG qui t’a le plus marqué ?
Pour moi c’est Ronaldinho. Je me rappelle quand j’étais petit, je regardais ses techniques avant d’aller jouer au foot. Comme tous les jeunes de ma génération, on regardait des vidéos des techniques de nos joueurs préférés et on essayait de les reproduire au stade ou au quartier pour rigoler. Et je regardais Ronaldinho. C’était quand il était au Barça. Je ne voyais que lui. Je ne connaissais pas les autres, il n’y avait que Ronnie dans ma tête.
On est obligé aussi de parler de l’Algérie et de l’équipe nationale qui est très importante pour toi. Qu’est-ce que ça représente exactement ?
Avant qu’il y ait Riyad Mahrez et tous les jeunes talentueux qu’on a aujourd’hui, j’ai toujours kiffé l’Algérie. J’ai pas de mots pour te décrire ça. Tous les Algériens vont te dire comme moi : on n’est pas nationaliste mais on est fidèle à notre équipe. Ils sont forts et ils montrent à la terre entière qu’ils peuvent affronter des équipes fortes comme l’Allemagne ou la Russie.

À voir aussi sur Konbini

“En tant qu’Algérien, t’es heureux”

En parlant de l’Algérie, t’étais où pour la finale de la CAN ?
J’étais à Marseille, j’ai regardé le match dans un bar, c’était le feu. J’ai senti quelque chose. Quand tu vois les gens célébrer, s’ambiancer et être heureux, tu te dis “ah ouais, quand même !” Voir que 22 joueurs sont capables d’ambiancer tout ce peuple, c’est fou. En tant qu’Algérien, t’es heureux.
Pour la prochaine Coupe du monde en 2022, tu penses que l’Algérie peut faire un gros coup si elle se qualifie ?
Pour moi, oui. L’équipe évolue et ils sont sérieux. Pourquoi ils ne pourraient pas choper cette coupe ? Tout est possible. Ils ont failli battre l’Allemagne (à la Coupe du monde 2014, ndlr), qui est partie en finale. Mais si tu fais l’analyse jusqu’au bout, si l’Algérie avait battu l’Allemagne, elle aurait battu la France, le Brésil et en finale l’Argentine.
T’as appelé ton dernier morceau “Accélération”, et dans le foot il y a un joueur qui en a une grosse, c’est Kylian Mbappé. Vous êtes de la même génération tous les deux, est-ce que c’est un joueur qui t’inspire ?
J’aimerais avoir le même destin que Mbappé mais je n’ai pas encore son niveau dans le rap. Je suis en développement, j’évolue et je garde la tête sur les épaules. J’espère qu’un de mes sons explose, qu’on danse dessus et qu’on le kiffe. En réalité dans la musique faut pas se dire qu’on va attraper son étoile. Elle va venir vers toi. Il faut faire de la musique, des petits concerts par-ci par-là et prendre du plaisir. Faire comme tout le monde : commencer doucement mais sûrement et demain ce sera à ton tour.
Il y a d’autres jeunes joueurs qui t’inspirent ?
Ismaël Bennacer, qui joue à l’AC Milan. C’est un ami, je connais son parcours, il a galéré. Et j’aime bien sa personnalité, sa manière de jouer, il a la dalle. Il est pas du genre à vouloir qu’on parle de lui. Il se montre et il fait ce qu’il a à faire sur le terrain. Si ça marche, tant mieux, sinon c’est qu’il n’était pas dans son assiette. Faut faire les choses et après on parlera de toi. C’est pour ça que je l’aime bien.

En dehors des jeunes, qui sont les joueurs qui te font kiffer en ce moment ?
Ziyech, Mahrez, j’adore.
Les rebeux quoi…
Même pas ! [rires] Je kiffe Kanté ou Mané. Ils sont extraordinaires. Ce sont des joueurs qui ont la dalle, c’est quelque chose que j’apprécie. Quand ils sont sur le terrain tu le sens.
Ziyech et Mahrez, tu trouves qu’ils sont sous-côté ?
Je pense qu’ils ne sont pas à leur place. Mais ce n’est que ma vision. Quand tu regardes Mané, qui joue à Liverpool, il doit jouer dans un plus grand club. Mahrez, il doit jouer dans un plus grand club que Manchester City. Ce sont des clubs qui tuent mais encore en développement. C’est pas le genre d’équipe dont tu te dis “tiens, je vais les soutenir”. Comme je disais, les jeunes ils vont soutenir des clubs comme la Juve, le Bayern, le Real ou le Barça. Si tu mets ces joueurs là-bas, ils vont avoir de la visibilité et on va parler d’eux plus souvent. Mais si tu les fais jouer que de temps en temps, et quand tu les fais jouer et qu’ils marquent tu les fais sortir…
2020, ça va être une grosse année foot avec l’Euro et aussi la Ligue des champions. Comment tu la vois ?
Je vois bien la Croatie. Si on m’entend, c’est le meilleur Parions Sport [rires]. Et en Ligue des champions, Liverpool. Ils sont sous-cotés mais ils ont faim. Et après, le Real.
Le 11 de rêve de Krilino : M’Bolhi — Belhadj, Ramos, Varane, Marcelo — Ziyech, Iniesta, Mahrez — Cristiano Ronaldo, Benzema, Mané