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#DeixaElaTrabalhar : quand les journalistes de sport brésiliennes dénoncent le harcèlement dont elles sont victimes

#DeixaElaTrabalhar : quand les journalistes de sport brésiliennes dénoncent le harcèlement dont elles sont victimes

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Par Lucie Bacon

Publié le

#DeixaElaTrabalhar : c’est le hashtag qui fleurit sur les réseaux sociaux de plusieurs journalistes de sport, au Brésil et désormais ailleurs. “Laissez-les travailler”, signifie-t-il, et il a été lancé pour défendre au départ les reporters brésiliennes harcelées dans l’exercice de leur fonction, lors de direct à la télé, autour des stades, sur les réseaux mais aussi dans les rédactions. 

Isabela Pagliari est correspondante à Paris pour la chaîne Esporte Interativo. Elle-même a subi des agressions devant la caméra, en direct. Elle nous raconte, en détail, les motivations de toutes ces femmes : 

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“On souffre beaucoup dans notre travail. Je trouve qu’en France, les gens respectent plus les femmes qu’au Brésil. Mais j’ai aussi vécu des situations bizarres ici (en France, ndlr). On m’a dit qu’Ibra s’arrêtait pour moi zone mixte parce que j’étais belle par exemple. C’est ce type de comportement dont on ne veut plus. On ne veut plus que les mecs nous rabaissent, car on a étudié et travaillé pour en arriver là. On a des compétences !” 

Pour faire parler d’elles, ces Brésiliennes s’organisent dans un groupe Whatsapp. Au départ, elles étaient 15, nous raconte Isabela Pagliari, elles sont aujourd’hui 86. Elles ont créé plusieurs comptes, sur les réseaux sociaux, et ont diffusé une vidéo où elles expliquent leur ras-le-bol et la nécessité de changer les mentalités et les comportements :

“On veut tout changer, et il n’y a pas des soucis qu’avec des supporters. Dans les rédactions aussi on souffre beaucoup, car les gens parlent mal, il y a du harcèlement sexuel, ou on nous enlève des sujets parce qu’on est des femmes !”

Isabela Pagliari tient à nous raconter une anecdote qui lui tient à coeur : “Au Brésil, un professeur de lycée a fait étudier le hashtag du mouvement à sa classe, pour débattre sur l’état de la société. Notre but, c’est justement la formation des gens. Le machisme est fort au Brésil, on veut essayer de commencer à reconstruire les mentalités des jeunes pour que cela n’arrive plus”. #DeixaElaTrabalhar