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Contre la misère, le club espagnol d’Alma de África devient l’échappatoire des migrants

Contre la misère, le club espagnol d’Alma de África devient l’échappatoire des migrants

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REPORTAJE AL EQUIPO DE JEREZ, ALMA DE AFRICA, COMPUESTO POR INMIGRANTES Y ESPAÑOLES

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Par Sacha Dahan

Publié le

“Ils passaient plus de temps à se disputer pour un action litigieuse”

Ces personnes méritent le meilleur des mondes. Quand on m’a parlé de Alma de África, c’était comme un cadeau venu du ciel pour moi“. La voix d’Alejandro Benítez Escobar est teintée d’émotion. Avant 2015 et la fondation du club dont il est désormais le président, sa vie, depuis toujours consacrée au football, ne dépassait que rarement le cadre purement sportif du carré vert. Après avoir embrassé une modeste carrière de joueur, il décide de devenir entraîneur, mais son quotidien manque de saveur. Un ami l’appelle alors pour arbitrer un match. La sœur de ce dernier, décédée d’un cancer, s’occupait à l’époque de migrants à Jerez de la Frontera, dans le sud de l’Andalousie. Il nous explique : 

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“Le dimanche, ils se retrouvaient sur un terrain de polo pour jouer au football, car ce sont tous des passionnés. Un de mes amis m’a demandé de faire l’arbitre, car ils passaient plus de temps à se chamailler pour une action litigieuse qu’à jouer véritablement au football. La première fois que je suis allé les voir, je n’en croyais pas mes yeux de voir autant de gens se disputer pour savoir s’il y avait un penalty ou un hors-jeu ! Puis avec le temps, je suis devenu entraîneur, pour enfin être président.”

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Un passeport suffit

Les règles du football espagnol constituent une chance pour ces hommes en quête d’une vie meilleure : pour obtenir une licence, pas besoin de permis de résidence. Un simple passeport suffit. Une aubaine pour ces migrants, tous amoureux du ballon rond, et qui observent d’un œil admiratif les matches du FC Séville ou du Betis, à presque 100 kilomètres de là. Alejandro poursuit : 

“C’est ainsi qu’on a pu faire une vraie intégration sociale de nos joueurs. Ils ont pu affronter d’autres joueurs, d’autres équipes, qui n’avaient pas le même passé, ni les mêmes difficultés sociales et culturelles. Ils jouent donc d’égal à égal avec leurs adversaires. La chose qui peut-être est la plus belle dans Alma de África, c’est qu’on a fondamentalement réussi à faire un club mais aussi une famille, peu importe leurs origines religieuses ou nationales.”