Rencontre avec Pierre Prugneau, le traducteur de la plus immense bio de George Best

Rencontre avec Pierre Prugneau, le traducteur de la plus immense bio de George Best

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Par Lucie Bacon

Publié le

Pierre Prugneau est journaliste pour L’Équipe mais il a aussi co-traduit, avec Hugo Hélin, Immortel, la biographie la plus complète écrite sur George Best qui sort aujourd’hui. On a rencontré Pierre pour qu’il nous raconte le personnage complètement fou et pop qu’était Best.
Qu’as-tu pensé de ce livre la première fois que tu l’as eu entre les mains ?
C’est fascinant. C’est quasiment le personnage le plus fascinant de l’histoire du foot, avec peut-être Maradona. Ce qui est marrant, c’est qu’il est une des moins connues des plus grosses stars du foot. Déjà parce qu’il est mort, parce qu’on a moins d’images, mais surtout parce que sa carrière a été fulgurante. En vrai, il est à son apogée en 68, et il décline aussi sec et sévèrement à partir de 71. Et il n’a que 25 ans.

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” Ce mec a tellement une vie romanesque que même sa fiche Wikipédia est un roman “

Es-tu d’accord pour dire que ce livre est presque plus un roman qu’une biographie ?
De toute façon, ce mec a tellement une vie romanesque que même sa fiche Wikipédia est un roman. Effectivement, dans le livre, c’est plus romancé. C’est quand même une biographie assez exhaustive, la plus exhaustive de toutes, mais ça reste hyper romanesque, même en suivant l’ordre chronologique. C’est aussi un peu dramatique, et puis hyper excitant. Tu lis ça comme quand tu regardes certains films. Par exemple, tu sais qu’il était alcoolique, mais la première moitié du livre où il ne l’est pas encore, tu ne peux pas t’empêcher d’être dans l’euphorie du mec en pleine santé et en pleine gloire. C’est comme si tu regardais Titanic et que tu disais “non ils vont jamais couler”.


Comment s’est passé le travail de traduction ?
En gros on travaillait à deux, pour des raisons de temps, mais aussi parce que ça fait deux ans qu’on travaille à deux quasiment sur tout (Pierre a fondé le site Libéro Lyon, dont Hugo Hélin est désormais le rédacteur en chef, ndlr). En gros, il y en a un qui faisait la traduction littérale pendant que l’autre écrivait, et on alternait.
On dit bien souvent que Best était une icône pop avant d’être une icône du foot. Comment expliques-tu ça ?
C’est le mec qui invente les années 70 quasiment à lui tout seul. Il a toujours une longueur d’avance, dans son style, dans sa gueule, et ça c’est très clair dans le bouquin, il incarne l’émancipation des jeunes qui disent “fuck , nous ce qu’on veut c’est kiffer et je m’en fous qu’on dise ‘ah bah c’est quoi ces cheveux longs?’” Ils ne sont pas révolutionnaires dans le sens où ils ne veulent pas changer le système, ils veulent juste être beaucoup plus libres. Et lui il incarne cette liberté, aussi bien sur le terrain, qu’en-dehors.

” Il incarne l’état d’esprit fantasmé des années 60 “

” Si tu prends Hazard, Cristiano, Verratti, Adriano et Beckham et que tu mélanges le tout, tu n’obtiens que 10% du personnage “

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