La belle histoire de cet Italien qui a remporté le prix du joueur de l’année du Guardian

La belle histoire de cet Italien qui a remporté le prix du joueur de l’année du Guardian

photo de profil

Par Julien Choquet

Publié le

Comme chaque année, le célèbre journal anglais The Guardian a remis séon prix du footballeur de l’année. 
Le titre de “joueur de l’année” du Guardian n’est pas un prix comme les autres. On est loin, très loin même, du Ballon d’Or et de ses batailles statistiques. Ici, il s’agit de récompenser “le joueur qui a fait quelque chose de remarquable, que ce soit en aidant les autres ou en devenant un exemple pour tous.” Et cette année, c’est le joueur italien de Cagliari, Fabio Pisacane, qui a remporté ce prix pour son parcours particulièrement atypique.
Son histoire racontée par le Guardian est fabuleuse. À 14 ans, et alors qu’il vient d’intégrer le centre de formation du Genoa, il est touché par une maladie rare appelée le syndrome de Guillain-Barré. Plus de trois mois à l’hôpital, dont 20 jours dans le coma, et une paralysie totale des bras : cette maladie, Fabio Pisacana la décrit comme brutale car “tu es obligé de toucher le fond, et ensuite soit tu remontes vite la pente, soit c’est fini…

À voir aussi sur Konbini

“J’ai essayé d’enlever mon pyjama, mais mes bras n’ont pas répondu”

Après une longue période de rééducation, Fabio Pisacane finit par retrouver le chemin des terrains. Après de nombreuses expériences dans les bas-fonds du foot italien, il rejoint Lumezzane en 2008 en troisième division italienne. C’est là qu’il va se faire connaître pour son honnêteté. Il est approché par un certain Giorgio Buffone afin de perdre un match, contre un beau chèque de 50 000€. Fabio Pisacane refuse, et va même jusqu’à dénoncer cet homme aux autorités italiennes :

“Je lui ai dit que je n’étais pas intéressé. Il a insisté pour que j’accepte, mais au bout d’un moment c’était trop et j’ai tout dit au club, qui a rapporté cette tentative de corruption aux autorités. Tu ne feras pas plaisir à tout le monde en faisant des choses bien, mais à la fin, ce qui compte c’est ta conscience.”

Cette histoire lui vaut d’être félicité par le sélectionneur italien de l’époque, Cesare Prandelli, qui l’invite même à rencontrer les joueurs de la sélection. Par la suite, Fabio Pisacane rejoint Avellino en deuxième division italienne, puis Cagliari, avec qui il découvre la Serie A cette année à l’âge de… 30 ans. Une nouvelle qui l’a ému aux larmes lors de l’officialisation de la montée du club l’été dernier :

Il a d’ailleurs expliqué ce craquage, toujours au Guardian :

“Je ne suis pas quelqu’un qui prévoit ses émotions. Je suis spontané, et c’est normal qu’après le match j’ai craqué. Le journaliste a touché la corde sensible. Je n’ai pas pensé que j’étais devant une caméra. J’étais exactement ce que les gens ont vu : un gars qui est passé par tellement de choses pour en arriver là.”

Aujourd’hui, Fabio Pisacane vit enfin son rêve, et mérite amplement ce prix très spécial du Guardian.